Saturday 30 January 2010

chapitre 3

Tout scintillait sur le lagon. Après le passage du Maramú, la mer avait retrouvé son calme et les vagues, au lieu de se briser sur le rivage, couraient joyeusement sur le sable.

“Il reste peu de temps jusqu’au coucher du soleil” constata le Vini en étudiant les arbres, “Allons chercher à manger! On se retrouvera ici pour dormir.”

Sur ces mots, il s’envola vers l’intèrieur de l’île tandis que je me laissais tomber sur le sable.

Bien qu’accueillante, cette plage me semblait démesurée et je n’osais pas trop m’y aventurer… encore moins y chercher à manger et risquer de fâcher un crabe ou un merle, qui sait?

“Pousse-toi, Petit! Tu ne vois pas que tu me bloques le passage?”

Qui pouvait donc être ce grossier personnage? La plage était assez grande pour ne pas avoir à me bousculer!

Je fis volte-face, prêt à lui dire ma manière de penser et me retrouvai nez à nez avec deux enormes yeux globuleux qui me louchaient dessus! Le reste de l’individu était enfoui dans une carapace orange et se terminait par un dispositif mécanique très compliqué!

“Allons, mais pousse-toi voyions!C’est occupé ici, ou bien?”

Un Bernard L’Hermite! Cette grosse bête ridicule et sympathique n’était autre qu’un Bernard l’Hermite et il voulait tout simplement que je dégage l’entrée de notre lanterne!

“Et bien répond! C’est à toi, ici?”

“Oui, mais pas qu’à moi…”

“Oui ou non? Je n’ai pas de temps à perdre, Petit! La nuit arrive et je n’ai toujours pas de lit!”

“C’est chez nous, je veux dire, chez mon ami Vini et moi, mais tu peux rentrer…”

Il m’étudia un instant, sans se défaire de sa mauvaise humeur et brusquement:

“Mais, tu ne serais pas le petit à qui le coq a jeté un sort? C’est le Maramù qui nous a prévenus et nous voulons tous t’aider à retrouver l’esprit. Vu ma position, je suis le premier informé des rumeurs qui courent les vagues et tout porte à croire que ton esprit est prisonnier de la mer… Mais attention, c’est un malin : Il a du se déguiser pour qu’on puisse pas le trouver ! Le meilleur moyen serait de te renseigner sur le récif: les nouvelles s’y répercutent comme sur un tambour… Tiens, monte, je vais t’y emmener sur la prochaine vague.”

Grimper sur le dos d’un Bernard L’Hermite n’est pas une expérience comme les autres: Ça pique! Ça bascule! Ça chavire!

Bref! Heureusement que le récif était tout près! Je sautai à terre, l’estomac au bord des lèvres et tandis que mon compagnon s’ébranlait déjà pour regagner le rivage, je l’appelai:

“Préviens le Vini et ne vous inquiétez pas! Je reviendrai dès que j’aurai libéré l’esprit.”

Et me voilà tout seul sur les rochers à me demander dans quelle direction aller…


(à suivre...)

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