Sunday 31 January 2010

Chapitre 2

Effrayés, nous voyions la terre s’éloigner à une vitesse vertigineuse!

Notre île est devenue toute petite, entourée du bleu turquoise du lagon et de l’océan infini.

“N’aie pas peur!” essaya d’articuler le Vini, balloté dans tous les sens, “Dès que nous serons assez hauts, le vent se calmera!”

En attendant, nous tombions l’un sur l’autre, au grand risque de passer par l’échancrure qui s’ouvrait à nos pieds pour aller nous écraser tout en bas, dans l’océan!

Mais le Vini avait raison: Bientôt, notre monture se calma et, penchés au bord de l’ouverture, nous pûmes admirer les îles. Elles brillaient comme des nacres sur le miroir de la mer.

“Je te connais bien” dit tout à coup le Vini “Tu es le petit garçon qui nous a construit un nid avec un coco!” Je n’eus pas le temps de répondre qu’il reprenait déjà:

“Je suis au courant du sort que le Coq t’a jeté. Le pauvre, il n’a pas fait exprès. Mais je t’aiderai à retrouver ta taille normale… ainsi tu pourras nous construire d’autres nids!” fit-il en me lançant un clin d’oeil.

J’allais le remercier, lorsque je fus précipité dans l’ouverture! De toutes mes forces, je me raccrochais au bord pendant que le Vini tirait sur ma chemise.

La lanterne tournait à toute vitesse sur elle-même et plongeait vers l’océan.

Le vent était tombé, mais nous aussi, nous tombions avec lui!

Dans un suprême effort et surtout grâce à son courage, le Vini réussit enfin à me tirer à lui et, d’un coup, il me hissa à l’intèrieur de la lanterne!

Il était temps!

Serrés tous deux l’un contre l’autre, les yeux agrandis par la peur, nous entendîmes un grand fracas de branches et de feuilles qui se cassaient sur notre passage.

Enfin, la lanterne s’immobilisa.

Nous l’avions échappé belle, nous n’avions rien de cassé et, mis à part une tige de bambou brisée, un peu de papier de soie froissé, la lanterne était indemne!

Du dehors, nous parvenaient des cliquetis de coquillages, espacés par le roulement léger du ressac.

Il me restait assez de forces pour écarter les fougères qui recouvraient l’entrée: Une immense plage de sable blanc se déroulait à perte de vue et du récif, pourtant tout proche, s’élevait à peine un murmure.

Nous avions atterri sur une île inconnue…

(à suivre)

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